Feedback, Mirko Sabatino, Gli insaziabili alla Ubik di Foggia
J'avais douze ans et demi quand j'ai commenc� � �tre seul, et depuis je n'ai jamais cess� de l'�tre.
Les yeux ne se commandent pas. On n�y pense jamais au fait que les yeux ne se commandent pas, on n�y pense jamais jusqu'au moment o� ils se ferment. Quelquefois pour dormir, une fois pour tuer, la derni�re pour mourir.
Cette ann�e-l�, les Beatles franchirent le seuil des studios Abbey Road et treize heures apr�s offrirent au monde leur premier 33 tours, le pape Jean XXIII mourut au bout de presque cinq ann�es de pontificat et trois jours d'agonie, Martin Luther King annon�a � l'Am�rique qu'il avait un r�ve, John Fitzgerald Kennedy perdit son poste de pr�sident et la vie au bord d'une limousine, un �boulement provoqua une inondation qui effa�a de la carte d'Italie Longarone et ses habitants. Mais tout cela existait dans les journaux, � la radio et, pour les rares qui l'avaient, � la t�l�vision : ce qui existait vraiment dans le monde, pour nous, c'�tait les ruelles de notre village.
Ses mains �taient r�ches et sentaient la javel. Elles sentaient souvent la javel, les mains de ma grand-m�re. Je n'ai jamais oubli� cette odeur. Pour moi, c'est l'odeur de la douceur.
R�ve, Primo, toujours. Mais plante tes r�ves dans la terre : ils pousseront vigoureux et ne s'envoleront pas.
Quand tu auras l�impression que les autres sont plus dou�s que toi, n�oublie pas que l�ind�pendance n�est pas toujours synonyme d�autonomie. Et quand tu auras l�impression que la vie est peu g�n�reuse � ton �gard, dis-toi que chacun vit comme il peut. Dans les moments difficiles, rappelle-toi simplement ces deux choses. Tu te sentiras mieux.
Quand on est seul, les choses nous arrivent tout enti�res.
En th�orie, cette r�gle devrait valoir aussi pour le bonheur, mais elle n'y parvient pas � cause de ce seul mot - seul - autour duquel le bonheur, qu'on a beau arranger, �tirer, border, achoppe toujours.
Le dialogue est vie. Le dialogue est cr�ation. Deux �tres humains qui parlent la m�me langue � et par langue je n�entends pas simplement le langage, mais quelque chose de plus profond, une communication qui va au-del� de la parole en soi �, deux �tres humains qui parlent la m�me langue peuvent cr�er un monde, avec leur dialogue. Ainsi ne croyez jamais ceux qui affirment �tre bien seuls. Et m�fiez-vous des ermites, qui se suffisent � eux-m�mes. On a besoin de parler avec d�autres, sinon comment peut-on avoir la certitude d��tre vivants ?
La jeunesse est tout ce qui compte dans la vie d'un homme. (..) Le reste, pff. (...) Ne la sous-estimez pas, soyez-en conscients. Et soyez-le maintenant.
Nous oublions les personnes, compl�tement, implacablement, apr�s les avoir entendues au t�l�phone, rencontr�es lors d'une visite ou d'une sortie, apr�s y avoir pens�. Nous sommes avec les personnes seulement quand nous nous trouvons avec elles dans la m�me pi�ce, ou quand nous pensons � elles. Ensuite, elles disparaissent, m�me celles que nous aimons le plus, et durant le temps long de l'absence elles n'existent pas.