24.10.18 - INTEGRALE - LGL
Au bord de la Charente, parmi les magnifiques vestiges du XVII�me si�cle, comment ne pas �tre impressionn� par la Corderie Royale ?
Ce fut l'un des plus anciens et des plus vastes b�timents de l'arsenal, le plus long monument d'Europe � l'�poque (trois cent soixante-quinze m�tres).
La manufacture de cordes a fourni la marine jusqu'en 1867, puis l'apparition des c�bles en acier amena la suppression de la corderie, devenue inutile.
Les b�timents furent r�habilit�s pour h�berger une �cole d'officiers et d'apprentis armuriers mais, en 1926, la Corderie, d�saffect�e, fut laiss�e � l'abandon.
Cinquante ans plus tard, une r�novation lui a rendu la vie.
Aujourd'hui, on visite ce lieu historique pour d�couvrir ce qu'�tait un chantier naval il y a plus de trois cents ans (rue Jean-Baptiste-Audebert) ...
Nous voici enfin sur la rive droite. A la station Louvre, nous quittons le monde romain pour entrer dans l��re des Francs. Venus du Sud, les romains avaient colonis�s le sud de Paris, c�est-�-dire la rive gauche. Les Francs venus du Nord vont tout naturellement d�velopper l�axe nord de la ville la rive droite.
Le mus�e du Louvre jadis palais jadis encore ch�teau voire place forte, rec�le les vestiges d�un donjon et des tours de l�ancienne forteresse :
Sous Philippe Auguste, cette forteresse �tait encore un ouvrage militaire, voire une prison. Il faudra attendre Charles V, vers 1370, pour parler de r�sidence royale, avec de nombreux embellissements. Puis la guerre de Cent Ans �loigna les rois de France de Paris. Ce ne fut qu�avec Fran�ois Ier que le Louvre, devenu un palais, accueillit de nouveau les souverains.
Lut�ce, ville imp�riale, va devenir, en cette m�me ann�e 360, ville eccl�siale. Les �v�ques gaulois d�cident de convoquer � Paris un important concile dont le but essentiel est de r�unir les ouailles pour condamner les h�r�sies chr�tiennes, particuli�rement l�arianisme, qui ne reconna�t ni la divinit� du Christ ni l�autorit� du pape. Paris devient ainsi, momentan�ment, le lieu de l�expression la plus dogmatique du catholicisme romain.
Dans sa g�ographie, la ville moderne n�a pas effac� le souvenir du saint� La voie romaine du nord, o� il a gu�ri jadis le l�preux, est aujourd�hui la rue Saint-Martin.
En s�arr�tant � la station Saint - Germain - des - Pr�s, le promeneur pense � l�existentiolisme, aux caves de jazz, aux �crivains attabl�s pr�s du po�le des Deux -Magots, aux amants du Flore dont les ombres, jamais , n�ont d�sert� les lieux... Illusion, car Jean-Paul Sartre , Simone de Beauvoir, tout comme Boris Vian, Jacques Pr�vert et les autres ont disparu depuis longtemps. Dans sa qu�te, le badaud ne trouve qu� une plaque d�risoire fix�e sur un piquet en bord de trottoir : ��Place Sartre -Beauvoir��...
L� encore, L�onard va mettre le paquet.
Il n'est pas du genre � se contenter de quelques cotillons et d'une queue-leu-leu pour amuser la galerie.
Oh que non ! ...
Je vous l'ai dit : l'Histoire n'est pas termin�e. Nous la prolongeons en filant sur l'asphalte, en bifurquant sur des voies de traverse, en faisant rouler des pierres sur le sentier.
Accompagn�s d'ombres invisibles, celles des gaulois et des romains, celles des p�lerins du moyen-�ge et des seigneurs f�odaux, celles des postillons et des cantonniers, nous nous dirigeons tous vers des routes inconnues ...
Quelles surprises nous r�servent-elles, ces routes du troisi�me mill�naire ? ...
En regardant vers l�Arc de Triomphe, vous verrez, au bout du parvis, un peu perdue parmi les constructions nouvelles, l�ancienne statue de la D�fense, �rig�e en 1883 en hommage � la r�sistance des Parisiens lors de l�invasion prussienne de 1970. Le quartier lui doit son nom.
Quoi qu�il en soit, pour Paris, notre si�cle sera celui d�une expansion vertigineuse. Ce sera le si�cle du Grand Paris, le triomphe d�une agglom�ration tentaculaire, qui franchira le P�riph�rique pour avaler tout ou partie de sa banlieue, supprimant quelques d�partements au passage.
[�] Et en se d�veloppant vers l�ouest, Paris, le Grand Paris de demain, aura fait de ce quartier d�affaires aux tours agressives une partie de lui-m�me, un t�moin de son pass�, une fen�tre ouverte vers son avenir. Et la capitale continuera naturellement de se prolonger vers l�ouest pour englober Nanterre, juste derri�re la D�fense.
Ainsi la ville remonte lentement � sa source� On s�en souvient, la Lut�ce gauloise se situait au bord de la Seine, � l�emplacement de l�actuelle Nanterre.
Un an plus tard, en novembre 887, le m�contentement est g�n�ral dans l�empire. Pour apaiser la noblesse, Charles le Gros se voit contraint de convoquer une di�te � Trebur, pr�s de Mayence.
[�] Au mois de f�vrier suivant, les seigneurs francs r�unis � Compi�gne acclament Eudes : le comte de Paris est nomm� roi de Francie occidentale.
[�] L�ennemi a d�finitivement renonc� � Paris, mais la ville panse ses plaies. Les invasions vikings ont ruin�s ses �difices : de la Basilique Saint-Germain-des-Pr�s, il ne reste que la partie inf�rieure d�une tour carr�e ; Sainte-Genevi�ve, Saint-Julien-le-Pauvre, Saint Marcel, Saint-Germain-l�Auxerrois et de nombreuses autres �glises ont �t� mises � sac et incendi�es.
[�] Par leur d�fense obstin�e, les Parisiens se sont impos�s au reste du royaume, et m�me si, � sa mort, le comte de Paris Eudes redonnera la couronne de Francie occidentale aux descendants directs de Charlemagne, ce sont eux, les Parisiens, qui d�sormais font l�Histoire, ce sont eux qui font les rois.
Child�ric, le roi franc qui r�gne � Tournai, dans le Nord, se soumet � Odoacre, roi en Italie.
[�] Child�ric, fils du roi M�rov�e, voit dans cet enchev�trement d�int�r�ts et de fricotages l�occasion d�assurer sa lign�e, celle des M�rovingiens.
Clovis, jeune homme de seize ans, soudain promu roi des Francs, est bien d�cid� � perp�tuer avec une belle pi�t� filiale la politique paternelle. Il poursuit le combat contre Syagrius et continue d�assi�ger Paris.
Paris, le bourg gallo-romain, la ville-citadelle, devient capitale du royaume des Francs en 508
Sainte Genevi�ve mourut en 502, neuf ans avant son roi chr�tien qui fut inhum� � son c�t� dans cette �glise Saint-Pierre-et-Saint-Paul sur le mont Lucotitius (la montagne Sainte-Genevi�ve)
[�] L��glise, devenue abbaye au XIIe si�cle, fut remplac�e en 1744 par l��glise Sainte-Genevi�ve voulue par le roi Louis XV. C�est aujourd�hui le Panth�on, mausol�e des grands personnages de l�Histoire de France.
L'�crivain normand Guernes de Pont-Sainte-Maxence conseille en 1174 de "bien �crire afin que nul ne puisse en rire" ...