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Exactitude interpersonnelle

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En psychologie, l'exactitude interpersonnelle fait référence à une différence individuelle concernant la capacité à faire des déductions correctes au sujet des états internes, des traits ou d'attributs personnels d'autrui[1]. Par exemple, une personne qui est capable de reconnaître correctement les émotions, la motivation ou les pensées des autres fait preuve d'exactitude interpersonnelle. C'est une compétence importante à avoir dans la vie de tous les jours et elle est liée à de nombreux résultats positifs en matière d'interactions sociales[2].

Définition

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Différents termes ont été utilisés dans la littérature dans le passé (par exemple, la sensibilité interpersonnelle[3], L'exactitude empathique[4], la lecture de l'esprit[5], et l'exactitude du jugement[6], pour décrire la capacité de faire des inférences correctes à propos d’autrui. En outre, la capacité de reconnaissance des émotions (ERA)[7] ou la capacité de perception des émotions[8] fait partie de l’exactitude interpersonnelle. Mais, l’exactitude interpersonnelle est beaucoup plus large que la simple évaluation correcte des émotions d’autrui. L’exactitude interpersonnelle englobe ainsi l’évaluation correcte (par exemple, la personnalité, l'intelligence ou l'orientation sexuelle) et des états (par exemple, les pensées, les émotions ou les motivations) d'autrui, et l'évaluation correcte des relations interpersonnelles (par exemple, le niveau d'intimité entre deux personnes ou le statut hiérarchique entre deux personnes ou plus) ainsi que les caractéristiques de groupes sociaux (par exemple, la religion, l'orientation politique ou la psychopathologie).

Les corrélations entre ces différents domaines de l'exactitude interpersonnelle sont positives mais modestes, ce qui suggère que l’exactitude interpersonnelle est un concept hétérogène aux multiples facettes[9]. Dans certains domaines, en particulier le jugement de la personnalité, les chercheurs mesurent les indices liés au comportement et à l'apparence pour comprendre comment l’exactitude est atteinte et pour identifier les signaux qui pourraient être manqués ou utilisés de manière inappropriée. Parfois, se souvenir avec exactitude d’informations concernant autrui (par exemple, leur comportement non verbal ou leur apparence), un phénomène appelé « recall accuracy », et la capacité à se rappeler son propre comportement non verbal, appelée « nonverbal self-accuracy », sont inclus dans le terme d’exactitude interpersonnelle[10],[11]. Dans le domaine de la perception sociale, l’exactitude interpersonnelle est principalement conceptualisée comme une compétence, car elle se développe pendant l’enfance et l’adolescence, continue de changer à l’âge adulte, et peut être entraînée[12],[13],[14]. Lorsque l'on fait la moyenne des personnes, on peut comparer les groupes (par exemple, les différences entre les sexes ou les comparaisons culturelles).

L’exactitude interpersonnelle et les interactions sociales

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La recherche a montré que les personnes qui ont un niveau élevé d’exactitude interpersonnelle ont tendance à avoir des traits de personnalité socialement désirables (par exemple, l'empathie, l'extraversion ou la tolérance) et moins de traits de personnalité socialement indésirables (par exemple, le névrosisme ou la timidité)[15],[1] et sont généralement en meilleure santé mentale. De plus, les personnes qui font preuve d'exactitude interpersonnelle sont perçues comme plus coopératives et sympathiques[16]. Ainsi, les personnes qui ont un niveau élevé d’exactitude interpersonnelle semblent mieux équipées pour les interactions sociales que celles qui ont un faible niveau. En effet, l'exactitude interpersonnelle est liée à des résultats positifs dans divers contextes, tels que le milieu médical (par exemple, les médecins qui ont un niveau d’exactitude interpersonnelle plus élevé ont plus de patients satisfaits), l’éducation (par exemple, l’exactitude interpersonnelle est associée à des résultats d’apprentissage positifs tant du côté de l’enseignant que de l’élève) ou le lieu de travail (par exemple, l'exactitude interpersonnelle est positivement liée à la performance au travail). Ce sont des contextes dans lesquels les interactions sociales sont omniprésentes[17],[18],[19],[20],[21].

Les origines de l’exactitude interpersonnelle ne sont pas bien comprises, car peu de recherches prospectives ont été effectuées et la plupart des preuves sont corrélationnelles (c'est-à-dire fondées sur des données transversales). La recherche suggère que les expériences formatrices[2],notamment l'environnement familial et l'attachement[22], pourraient jouer un rôle. Par exemple, grandir dans une famille dysfonctionnelle est associée à des enfants ayant un niveau d’exactitude interpersonnelle plus élevé[23]. Les facteurs motivationnels[24],[25], à court ou à long terme, ainsi que diverses exigences de la vie professionnelle travail et sociale jouent également un rôle. Bien que l’exactitude interpersonnelle soit modestement corrélée à l’intelligence cognitive, elle n’est pas le simple produit d’une intelligence globale supérieure.

Références

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  1. a et b (en) Judith A. Hall, Marianne Schmid Mast et Tessa V. West, The Social Psychology of Perceiving Others Accurately, Cambridge,United Kingdom, Cambridge University Press, , 3–22 p. (ISBN 978-1-107-49907-2, DOI 10.1017/CBO9781316181959.001), « Accurate interpersonal perception ».
  2. a et b (en) Judith A. Hall, Susan A. Andrzejewski et Jennelle E. Yopchick, « Psychosocial correlates of interpersonal sensitivity: A meta-analysis », Journal of Nonverbal Behavior, vol. 33, no 3,‎ , p. 149-180 (DOI 10.1007/s10919-009-0070-5).
  3. (en) Judith A. Hall et Frank J. Bernieri, Interpersonal Sensitivity: Theory and Measurement, Psychology Press, (ISBN 978-1-135-67188-4, lire en ligne).
  4. (en) William John Ickes, Empathic Accuracy, New York, Guilford Press, (ISBN 978-1-57230-161-0, lire en ligne).
  5. William Ickes, Everyday mind reading : understanding what other people think and feel, Amherst, N.Y., Prometheus Books, (ISBN 1-59102-119-7).
  6. Vogt et Colvin, « Interpersonal orientation and the accuracy of personality judgments », Journal of Personality, vol. 71, no 2,‎ , p. 267–295 (PMID 12693518, DOI 10.1111/1467-6494.7102005).
  7. Schlegel, Palese, Mast et Rammsayer, « A meta-analysis of the relationship between emotion recognition ability and intelligence », Cognition and Emotion, vol. 34, no 2,‎ , p. 329–351 (PMID 31221021, DOI 10.1080/02699931.2019.1632801).
  8. Kohler, Walker, Martin et Healey, « Facial emotion perception in schizophrenia: A meta-analytic review », Schizophrenia Bulletin, vol. 36, no 5,‎ , p. 1009–1019 (PMID 19329561, PMCID 2930336, DOI 10.1093/schbul/sbn192).
  9. Schlegel, Boone et Hall, « Individual differences in interpersonal accuracy: A multi-level meta-analysis to assess whether judging other people is one skill or many », Journal of Nonverbal Behavior, vol. 41, no 2,‎ , p. 103–137 (DOI 10.1007/s10919-017-0249-0, lire en ligne).
  10. Murphy, Schmid Mast et Hall, « Nonverbal self-accuracy: Individual differences in knowing one's own social interaction behavior », Personality and Individual Differences, vol. 101,‎ , p. 30–34 (DOI 10.1016/j.paid.2016.05.023).
  11. Hall, Murphy et Mast, « Recall of nonverbal cues: Exploring a new definition of interpersonal sensitivity », Journal of Nonverbal Behavior, vol. 30, no 4,‎ , p. 141–155 (DOI 10.1007/s10919-006-0013-3, lire en ligne).
  12. Blanch-Hartigan, Andrzejewski et Hill, « The effectiveness of training to improve person perception accuracy: A meta-analysis », Basic and Applied Social Psychology, vol. 34, no 6,‎ , p. 483–498 (DOI 10.1080/01973533.2012.728122).
  13. Derek M. Isaacowitz, Ishabel M. Vicaria et Matthew W. E. Murry, The Social Psychology of Perceiving Others Accurately, Cambridge University Press, 206–229 p. (ISBN 978-1-107-49907-2, lire en ligne), « A lifespan developmental perspective on interpersonal accuracy ».
  14. Castro et Isaacowitz, « The same with age: Evidence for age-related similarities in interpersonal accuracy », Journal of Experimental Psychology. General., vol. 148, no 9,‎ , p. 1517–1537 (PMID 30550339, PMCID 6682457, DOI 10.1037/xge0000540).
  15. (en) Phillip Griffiths et Christopher Ashwin, The social psychology of perceiving others accurately, Cambridge, United Kingdom, Cambridge University Press, , 185–205 p. (ISBN 9781107101517, lire en ligne), « Accuracy in perceiving facial expressions of emotion in psychopathology ».
  16. Schlegel, Mehu, van Peer et Scherer, « Sense and sensibility: The role of cognitive and emotional intelligence in negotiation », Journal of Research in Personality, vol. 74,‎ , p. 6–15 (DOI 10.1016/j.jrp.2017.12.003, lire en ligne).
  17. Byron, Terranova et Nowicki, « Nonverbal emotion recognition and salespersons: Linking ability to perceived and actual success », Journal of Applied Social Psychology, vol. 37, no 11,‎ , p. 2600–2619 (DOI 10.1111/j.1559-1816.2007.00272.x).
  18. (en) Tristan Palese et Marianne Schmid Mast, Social Intelligence and Nonverbal Communication, Palgrave Macmillan, Cham, , 305–331 p. (ISBN 978-3-030-34964-6), « Interpersonal accuracy and interaction outcomes: Why and how reading others correctly has adaptive advantages in social interactions ».
  19. Livingston, « Nonverbal communication tests as predictors of success in psychology and counseling », Applied Psychological Measurement, vol. 5, no 3,‎ , p. 325-331 (DOI 10.1177/014662168100500305, lire en ligne).
  20. Bernieri, « Interpersonal sensitivity in teaching interactions. », Personality and Social Psychology Bulletin, vol. 17,‎ , p. 98-103 (DOI 10.1177/0146167291171015).
  21. Puccinelli, Andrzejewski, Markos et Noga, « The value of knowing what customers really want: The impact of salesperson ability to read non-verbal cues of affect on service quality », Journal of Marketing Management, vol. 29, nos 3–4,‎ , p. 356–373 (DOI 10.1080/0267257X.2013.766631).
  22. Simpson, Kim, Fillo et Ickes, « Attachment and the Management of Empathic Accuracy in Relationship-Threatening Situations », Personality and Social Psychology Bulletin, vol. 37, no 2,‎ , p. 242–54 (PMID 21239597, PMCID 6022365, DOI 10.1177/0146167210394368).
  23. Otani, Suzuki, Shibuya et Matsumoto, « Dysfunctional parenting styles increase interpersonal sensitivity in healthy subjects », The Journal of Nervous and Mental Disease, vol. 197, no 12,‎ , p. 938–941 (PMID 20010031, DOI 10.1097/NMD.0b013e3181c29a4c).
  24. Hall, Blanch, Horgan et Murphy, « Motivation and interpersonal sensitivity: Does it matter how hard you try? », Motivation and Emotion, vol. 33, no 3,‎ , p. 291–302 (DOI 10.1007/s11031-009-9128-2).
  25. Jessi Smth, William Ickes, Judith Hall et Sara Hodges, Managing interpersonal sensitivity : knowing when--and when not--to understand others, New York, N.Y., Nova Science Publisher's, (ISBN 978-1-61728-691-9).