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Danse, danse, danse

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Danse, danse, danse
Auteur Haruki Murakami
Pays Japon
Genre roman de réalisme magique, picaresque
Version originale
Langue japonais
Titre ダンス・ダンス・ダンス
(Dansu dansu dansu)
Éditeur Kōdansha
Lieu de parution Tokyo
Date de parution 24 octobre 1988 (2 vol.)[1]
ISBN 4-06-204122-7
Version française
Traducteur Corinne Atlan
Éditeur Seuil
Lieu de parution Paris
Date de parution 25 août 1995
Type de média livre papier
Nombre de pages 512
ISBN 2-02-019020-6
Chronologie

Danse, danse, danse (ダンス・ダンス・ダンス?) est le sixième[2] roman de l'écrivain japonais Haruki Murakami. Publié au Japon en 1988, il a été traduit en plus de 25[3] langues. Sa version française a paru en 1995.

Danse, danse, danse est composé entre et [2]. Publié en 1988 au Japon, il a été traduit en quelque 28[3] langues, dont l'anglais en 1994, et du japonais en français par Corinne Atlan en 1995.

Son titre original n'est pas du japonais mais est la transcription phonétique de l'anglais « Dance dance dance » en syllabaire katakana. Il fait référence à la chanson éponyme de 1957 du groupe The Dells[4],[5],[6] (et non pas à la chanson homonyme de 1964 des Beach Boys) ; dans le roman, il s'agit du symbolique conseil de vie que le mystique surnommé « l'homme-mouton » donne au protagoniste :

« Continue à danser tant que tu entendras la musique. Tu comprends ce que je te dis ? Danse ! Continue à danser. Ne te demande pas pourquoi. Il ne faut pas penser à la signification des choses. Il n'y en a aucune au départ. Si on commence à y réfléchir, les jambes s'arrêtent. [...] Même si tout te paraît stupide, insensé, ne t'en soucie pas. Tu dois continuer à danser en marquant les pas. [...] Tu es fatigué et tu as peur. Ça arrive à tout le monde. Tu as l'impression que tout va de travers, que le monde entier se trompe. Et tu t'arrêtes de danser... [...] Mais il n'y a rien d'autre à faire que danser. Et danser du mieux qu'on peut. Au point que tout le monde t'admire. »[7]

Ce livre est le dernier d'un cycle de quatre romans indépendants[2] qui retracent quinze ans de la vie du narrateur (de 1968 à 1983). Il donne une suite indépendante au roman La Course au mouton sauvage (même s'ils peuvent se lire séparément, et si leurs résumés ne sont pas tout à fait en continuité). Il reprend plusieurs personnages de ses deux premiers livres, des romans eux de type réaliste que l'auteur ne souhaite plus voir publier.

En 2001, Murakami a déclaré qu'écrire Danse, danse, danse avait été un acte de guérison après le succès inattendu de La Ballade de l'impossible et que, à cause de cela, il avait préféré l'écriture de Danse, danse, danse à celle de tout autre roman.

Ce roman de type réalisme magique suit l'itinéraire picaresque, parfois teintée de paranormal ou de surnaturel, d'un narrateur anonyme en quête de sens qui veut briser sa solitude et son aliénation dans « une société capitaliste de consommation à haut rendement, où le gâchis était la plus grande des vertus. »[8]

À trente-quatre ans, ce divorcé sans enfants vivote de son métier d'auteur commercial pour la presse magazine dans le Tokyo de 1983[NB 1] quand il décide d'essayer de retrouver Kiki, sa petite amie aux belles oreilles, perdue quatre ans et demi plus tôt : depuis quelque temps, ses rêves tournent autour du « petit hôtel minable » de Sapporo où ils ont été heureux ensemble, et il y voit un appel de Kiki qui le convainc de partir.

En retournant à cet hôtel du Dauphin, entretemps démoli et remplacé par un palace de vingt-six étages rebaptisé le Dolphin Hotel, puis en aidant une réceptionniste, il entame un voyage qui le verra faire connaissance ou renouer avec une douzaine de gens aux histoires en partie entrecroisées (détails en section Personnages).

Dans ce récit à la première personne, le ton alterne entre humour et réflexion, tout comme l'aventure oscille entre le nord et le sud (de la neige de Sapporo en Hokkaïdo, aux plages d'Honolulu à Hawaii), au long d'une quête riche en symbolisme ou surréalisme qui occupe le printemps 1983[NB 1] entre le réel et l'onirique, à la recherche d'une nouvelle vie.

Personnages

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Les personnages principaux (alternativement masculins et féminins en ordre d'apparition) :

  • le narrateur, un anonyme qui va rencontrer tous les autres personnages ;
  • Mlle Yumiyoshi, la réceptioniste aux belles lunettes qui a trouvé un étage secret ;
  • l'homme-mouton, le mystique qui lui dit qu'il faut juste bien danser sa vie ;
  • Yuki (« neige »), la trop jolie adolescente empathique qui pressent les malheurs ;
  • Gotanda, son camarade de lycée devenu un acteur de série B confiné aux mêmes rôles ;
  • May et Mamy, deux étudiantes call-girls de luxe qui ont croisé Kiki ;
  • le plumitif et le pêcheur, deux policiers kafkaïens qui traquent un tueur ;
  • Vendredi, le jeune secrétaire à demeure et à tout faire de Makimura ;
  • Hiraku Makimura, père divorcé de Yuki et écrivain dont le succès a tari le talent ;
  • Amé (« pluie »), mère-gardienne de Yuki et artiste-photographe narcissique qui vampirise son entourage ;
  • Dick North[NB 2] (transcrit Dick Nose par erreur), le poète revenu manchot du Vietnam ;
  • June, la call-girl philippine qui sert de paquet-cadeau à distance ;
  • et six squelettes mystérieux, assis dans un vieil immeuble abandonné...

On voit également l'évocation ou l'apparition de personnages secondaires (marqués par la perte ou la fin) : son ancienne petite amie Kiki (surnom de la disparue aux belles oreilles), l'ancien propriétaire de l'hôtel du Dauphin (qui avait perdu deux doigts), son ex des télécoms (qui lui a dit « Retourne dans la Lune »), son ex-femme (qui a divorcé pour se remarier), son chat Sardine (qui fut le dernier d'une longue série), son photographe (qui l'accompagne dans son dernier reportage), son ancien associé (qui lui donne un dernier coup de main), son vieil ami le Rat (surnom du décédé), et le père de l'ancien propriétaire (ancien Docteur ès moutons à la retraite).

Chapitres 01-03 [Tokyo – prologue]
Chapitres 04-15 [Hokkaïdo]
Chapitres 16-27 [Tokyo]
Chapitres 28-30 [Hawaii]
Chapitres 31-41 [Tokyo]
Chapitre « 42. Le rêve » [Tokyo, Honolulu, Tokyo]
Chapitres 43-44 [Hokkaïdo – épilogue]

Les éditions actuelles en version française (traduit du japonais par Corinne Atlan).

Pas d'édition en format digital à ce jour ().
Pas d'édition en format audio à ce jour ().

Format broché

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Format poche

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Liens externes

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Analyses en français

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Critiques de presse
Lectures hors presse

Analyses en anglais

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Critiques de presse
Lectures hors presse
  1. a et b Le prologue est à la fin de l'hiver en février 1983 (coll. « Points », p. 17, le narrateur étant né le 24 décembre 1948) ; l'action s'étend sur le printemps en démarrant « début mars 83 » (p. 37) et se poursuivant en « avril » (p. 233) jusqu'au « mois de mai » (p. 485) ; l'épilogue est au « mois de juin » (p. 549) en « début d'été » (p. 560).
  2. Le nom en japonais est « Dick North » (ディック・ノース, Dikku Nōsu?) transcrit en syllabaire katakana (qui sert à noter les termes étrangers), mais une confusion entre « north » (ノース, nōsu?, le nord) et « nose » (ノーズ, nōzu?, le nez), qui ne diffèrent que d'un diacritique japonais (un dakuten sur le dernier signe), a altéré son nom en « Dick Nose » dans l'édition française. (Les autres éditions étrangères ont toutes « Dick North ».)
  3. En janvier 2006, la collection « Points » du Seuil (ISBN au format 978-2-02-......-k) est devenue la maison d'édition Points (ISBN au format 978-2-7578-....-k). Cependant, des rééditions après cette date utilisant des stocks avec l'ancien ISBN sont listées avec l'ancienne collection.

Références

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  1. Ce roman a paru au Japon en 2 volumes séparés : (ISBN 4-06-204122-7) et (ISBN 4-06-204123-5) simultanément (le 24 octobre 1988). (Dans l'édition française, l'ISBN « 4-06-20-41-235-00093 » invalide indiqué au verso de la page de titre correspond au second volume suivi d'un code interne.)
  2. a b et c Dans sa postface du 24 mars 1988, l'auteur explique : « Cet ouvrage, commencé le 17 décembre 1987 et achevé le 24 mars 1988, est mon sixième roman. Le héros qui s'exprime à la première personne est fondamentalement le même que celui de La Course au mouton sauvage, Écoute la chanson du vent et Pinball 1973. » [soit les 3e, 1er et 2e romans du cycle] (coll. « Points », p. 575).
  3. a et b (en) « Dance Dance Dance », Curtis Brown (en) (son agence littéraire pour l'Occident), consulté le 28 septembre 2014 : à cette date, l'agence donne une liste de 19 langues différentes (dans l'ordre du site : catalan, croate, danois, français, allemand, hébreu, italien, letton, lituanien, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, slovaque, espagnol, turc, ukrainien ; sur 19 territoires) pour lesquelles les droits de traduction pour l'Occident sont vendus ; langues auxquelles s'ajoutent 4 gérées directement par Kōdansha (anglais [1], bulgare [2][3], macédonien [4], néerlandais [5]) et les 5 des droits pour l'Orient connus (arabe [6], chinois [7][8] en deux versions, coréen [9], thaï[10], vietnamien [11]), pour un total d'au moins 28 langues en traduction.
  4. (en) Will Slocombe (2004), « Haruki Murakami and the Ethics of Translation » (DOI 10.7771/1481-4374.1232), CLCWeb: Comparative Literature and Culture (ISSN 1481-4374), Purdue University Press, vol. 6, no 2, p. 5.
  5. (en) Matthew Richard Chozick (2008), « De-Exoticizing Haruki Murakami's Reception » (DOI 10.1353/cls.0.0012), Comparative Literature Studies (en) (ISSN 0010-4132), Pennsylvania State University Press, vol. 45, no 1, p. 67.
  6. (en) Fuji Odakane (2013), « Haruki Murakami: Books and Music » (partie 5 sur 9 de « Feature Story: Juve »), dans « Murakami Haruki: Wild Miscellaneous Chase », Cool Japan Illustrated, Cool-jp.com, sans date [2013].
  7. Éd. Seuil, coll. « Points », p. 133-134.
  8. Éd. Seuil, coll. « Points », p. 32-33.