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Bains publics

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Thermes romains conservés en état à Bath au Royaume-Uni.
(Photomontage à partir de photographies prises en 2006.)

Les bains publics sont des lieux d'hygiène corporelle accessibles à des personnes ne demeurant pas dans le même bâtiment. Le mot « publics » laisse entendre que ces lieux sont accessibles à tous. Cependant l'accès peut en être limité pour des raisons d'ethnie, de sexe, de religion ou de statut social.

Les premiers remonteraient à la civilisation de l'Indus (« grand bain » de Mohenjo-daro). Ces lieux ont été créés lorsque l'hygiène est apparue essentielle au maintien de la santé des populations urbaines (par exemple, certains thermes romains).

Jeton de la corporation des bains de Chartreux.

En Occident, les bains publics populaires (hommes et femmes s'y baignant dans des baquets communs) ou raffinés sont en plein essor au XIIIe siècle. Chaque quartier des grandes villes peut alors posséder ses bains publics appelés étuves, lieux de sociabilité où l'on discute et mange. En 1268, le prévôt de Paris Étienne Boileau codifie dans son Livre des métiers les usages corporatifs des étuviers, propriétaires de bains où on se lave pour être propre mais aussi par plaisir[1]. Les plus humbles prennent également des bains mais dans des fontaines ou des cours d'eau. À partir du XIVe siècle, la pratique des étuves décline sous la pression des autorités religieuses qui encouragent l'hygiène mais s'élèvent contre ces lieux de débauche (condamnation parfois justifiée, les étuviers offrant à leurs clients les services d'un coiffeur, d'un personnel féminin nombreux parmi lequel les prostituées[2]). Leur déclin va de pair avec le développement de bains privés parfois payants, liés à des diaconies religieuses, ou de bains privés dans certaines maisons de riches citadins. En France, ces lieux sont frappés d'interdiction comme toute autre maison de débauche, lors des états généraux d'Orléans en 1560. Si les siècles suivants sont marqués par une certaine désaffection pour les bains et les étuves non thérapeutiques, la défense de fréquenter ces lieux de débauche est plus ou moins appliquée alors qu'ils sont de plus en plus suspectés d'avoir une influence sur la propagation de la peste et de la syphilis[3].

En Amérique du Nord, la plupart des sociétés amérindiennes disposaient avant l'arrivée des Européens d'étuves où les individus prenaient des bains de vapeur[4].

L'existence des bains publics est jusqu'au XIXe siècle liée à l'absence dans les logements d'équipements dédiés à l'hygiène corporelle, telle une douche ou une baignoire. L'amélioration du confort des habitations à cette époque rend ces bâtiments appelé communément « bains-douches » moins nécessaires. Certains bains publics restent néanmoins aujourd'hui encore en activité en offrant des services supplémentaires : lieux de rencontre, services de massages, etc.

Notes et références

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  1. Jean Verdon, S'amuser au Moyen Âge, Tallandier, , p. 140.
  2. Marie Anne Polo de Beaulieu, La France au Moyen Âge, Les Belles Lettres, , p. 207.
  3. André Authier, Pierre Duvernois et Christophe Lefébure, Patrimoine et traditions du thermalisme, Privat, , p. 28.
  4. Jean-Michel Sallmann, L'Amérique du Nord : de Bluefish à Sitting Bull, Belin, coll. « Mondes anciens », (ISBN 2410015867), chap. 7 (« Les Indiens de la façade Atlantique et les Européens »), p. 138.
  5. Cette miniature évoque la débauche avec les lits disposés à proximité et une table apprêtée pour associer les plaisirs du sexe, de la gastronomie à ceux du bain (Lucien Bresson, Histoire d'eau en Ile de France, Centre régional d'études historiques et documentaires de l'Ouest parisien, , p. 55). Ainsi, la maîtresse d’étuve Jeanne Saignant est jugée en 1466 pour « troubles à l'ordre public ». Cf.(it) Jacques Rossiaud, Amori venali. La prostituzione nell'Europa medievale, Gius.Laterza & Figli Spa, , p. 87
  6. Quelques demeures de personnalités disposent d'étuves privées souvent installées « par jalousie du mari ». Cf. Georges Duby, Philippe Ariès, Histoire de la vie privée. De l'Europe féodale à la Renaissance, Seuil, , p. 364.

Bibliographie

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