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« Croix des Quatre Contrées » : différence entre les versions

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Il s'agit d'une très grande croix en [[granit]], du type [[croix latine]]. Son fût de section [[Octogone|octogonale]]. repose sur un socle de [[maçonnerie]] à pans rectangulaires surmonté d'un entablement de [[schiste bleu]].
Il s'agit d'une très grande croix en [[granit]], du type [[croix latine]]. Son fût de section [[Octogone|octogonale]]. repose sur un socle de [[maçonnerie]] à pans rectangulaires surmonté d'un entablement de [[schiste bleu]].


Le socle, recouvert aujourd'hui de [[lichen]] gris, porte des inscriptions en grosses capitales [[Feuille d'or|dorées]] indiquant la date d'érection (1850) et le nom des [[commune]]s selon l'orientation de chaque côté: [[Marsac-sur-Don|Marsac]], [[Vay]], [[Le Gâvre]], {{pas clair|Guenouvri : [[Guémené-Penfao|Guémené]] est mentionné mal [[Orthographe du français|orthographiée]]}}<ref>Guenouvry est une localité secondaire de la commune de Guémené-Penfao, assez proche du carrefour en question, à la tête d'un quartier et dotée d'une mairie annexe. Longtemps paroisse séparée de celle de Guémené.</ref>.
Le socle, recouvert aujourd'hui de [[lichen]] gris, porte des inscriptions en capitales [[Feuille d'or|dorées]] indiquant la date d'érection (1850) et le nom des de chaque côté: [[Marsac-sur-Don|]], [[Vay]], [[Le Gâvre| ]] <ref> de Guémené-Penfao''.</ref>.

« Guenouvri » (aujourd'hui orthographié [[Guénouvry]]), est le nom d'une localité secondaire de la commune de Guémené-Penfao, assez proche du carrefour en question, dotée d'une mairie annexe de quartier, qui a longtemps été une paroisse séparée de celle de Guémené-Penfao.

La date de 1850 correspond au début de la présence à la tête du diocèse de Nantes d'[[Antoine-Mathieu-Alexandre Jaquemet]] (1803-1869), consacré évêque le 29 juillet 1849.


== Histoire ==
== Histoire ==

Version du 6 février 2024 à 18:23

Croix des Quatre Contrées
Présentation
Type
Surnom(s)
Croix des Belles contrées, L'Homme mort, Les Quatre Voies
Construction
1850
Propriétaire
Commune
Localisation
Département
Commune
Adresse
Forêt du Gâvre, France

La croix des Quatre Contrées est une croix de chemin érigée en 1850 à l'endroit où se rencontrent[1] les territoires de quatre communes et paroisses de Loire-Atlantique (à l'époque Loire-Inférieure) : Le Gâvre, Vay, Marsac-sur-Don et Guémené-Penfao[2],[3],[4],[5], à l'extrémité nord-est de la forêt du Gâvre.

Localisation et toponymie

Ce point de rencontre des « quatre contrées » correspond à un carrefour routier de campagne entre

  • une route secondaire[6] orientée sud-nord, venant du Gâvre[7] via La Genestrie, les Rôtis et le Haut Luc ; elle correspond à un chemin ancien qui reliait autrefois Blain à Rennes ; ce chemin[8] constitue la limite communale entre Guémené et Marsac d'une part (jusqu'au lieudit Pont-Veix sur le Don, situé à deux kilomètres au nord), Vay et Le Gâvre d'autre part (sur la plus grande partie du trajet jusqu'à la limite nord de Blain[9]) ;
  • la route des Belles Contrées (hameau de Vay situé à environ un kilomètre à l'est), orientée ouest-est, qui constitue la limite entre Vay et Marsac.

En revanche la limite entre Le Gâvre et Guémené-Penfao est seulement marquée par le talus périphérique de la forêt domaniale.

Cet endroit particulier est connu sous le nom de « Quatre Contrées », mais aussi de « l'Homme mort », en raison d'un meurtre qui y aurait été commis[10]. Dans la forêt, il existe, à un peu plus d'un kilomètre au sud de la croix, une « allée forestière de l'Homme Mort ».

La croix

Il s'agit d'une très grande croix en granit, du type croix latine. Son fût de section octogonale. repose sur un socle de maçonnerie à pans rectangulaires surmonté d'un entablement de schiste bleu.

Le socle, recouvert aujourd'hui de lichen gris, porte des inscriptions en capitales dorées indiquant la date d'érection (1850) et le nom des paroisses de chaque côté : MARSAC, VAY, LE GAVRE, GUENOUVRI[11].

« Guenouvri » (aujourd'hui orthographié Guénouvry), est le nom d'une localité secondaire de la commune de Guémené-Penfao, assez proche du carrefour en question, dotée d'une mairie annexe de quartier, qui a longtemps été une paroisse séparée de celle de Guémené-Penfao.

La date de 1850 correspond au début de la présence à la tête du diocèse de Nantes d'Antoine-Mathieu-Alexandre Jaquemet (1803-1869), consacré évêque le 29 juillet 1849.

Histoire

Des découvertes archéologiques attestent d'une occupation ancienne de cette zone. Une présence humaine est attestée dès le Néolithique par des mégalithes, notamment l'alignement du Pilier, situé dans la partie nord de la forêt du Gâvre et identifié seulement à partir des années 1980.

Le chemin de Rennes à Blain est parcouru depuis le Moyen Âge par les pèlerins allant à Saint-Jacques, venant de Rennes, de Saint-Malo, voire d'Angleterre, et franchissant ensuite la Loire, soit à Nantes, soit au Pellerin, ou en d'autres lieux qui ont conservé leur souvenir (comme le Migron).

Au début du Moyen Âge, il n'existe pas de paroisse du Gâvre, son futur territoire appartient alors à la paroisse de Plessé. C'est vers 1225 que le duc de Bretagne Pierre Ier décide de créer une ville franche forestière, Le Gâvre, qui ne deviendra d'ailleurs une paroisse de plein droit que beaucoup plus tard, restant jusqu'au XVIIIe siècle une succursale de Plessé. C'est la fondation de cette ville franche qui a permis la conservation de la forêt du Gâvre, forêt d'abord ducale, puis royale (à partir de 1532), puis domaniale (après la Révolution).

Les paroisses de Plessé et de Guémené sont beaucoup plus anciennes, ayant un lien avec la période de l'expansion des Bretons dans l'ouest de l'évêché de Nantes (à partir du VIe siècle). Guémené-Penfao a clairement un nom breton, mais c'est aussi le cas de Plessé (nom francisé, apparenté à plou) et même de Marsac, qui a conservé une terminaison en -ac[12], très courante dans les pays anciennement bretonnisés de la Presqu'île guérandaise (Herbignac, Piriac, Escoublac, château de Lesnérac (commune de La Baule-Escoublac), Assérac, etc.).

Un lieu de sorcellerie

La forêt du Gâvre avait appartenu à Gilles de Rais[réf. nécessaire] (1405-1440), baron du Pays de Retz[13], maréchal de France qui a combattu aux côtés de Jeanne d'Arc (1412-1431), mais qui a par la suite été jugé pour des pratiques criminelles de grande ampleur et condamné à mort.

Elle passait pour être le centre de la sorcellerie en Bretagne[réf. nécessaire]. Un banquet servi par des singes sur une pierre druidique en forme de table. Et un bouc noir ayant adressé un discours satanique qui s'enivre de vin dans une orgie avec des chants obscènes et les imprécations. (Les adeptes étaient dépouillés des peaủx de bêtes qui déguisaient les sexes.)

L'évêque de Nantes ordonna à l'abbé des Carmes[Quand ?] d'aller sur le lieu maudit des Quatre Voies dans la forêt du Gävre et d'exorciser le pays. Les scènes cessèrent au Gâvre mais continuèrent dans la forêt de Quintin[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[21],[22].

Le circuit de la fée Joyance

C’est un circuit populaire pour la randonnée, la course à pied et la cueillette de champignons. Les observateurs de l'Office national des forêts ont enregistré des pointes de fréquentation allant jusqu'à 4 000 personnes par jour. Le sentier part de la Croix des Quatre Contrées, s’enfonce au cœur de la forêt, avant de regagner le parking, via le lieu-dit le Mémoire, où, sur le chemin, on peut observer des vestiges de pierres mégalithiques[23],[24],[25].

La voie romaine

L'ancienne route de Blain à Rennes est aujourd'hui mise en valeur sur le plan touristique sous la dénomination de « voie romaine ». Cette route a été étudiée par l'historien local Bizeul de Blain (1785-1861), dans un ouvrage sur les voies romaines autour de Nantes.

En ce qui concerne la limite communale entre Vay et Le Gâvre, elle correspond à cette ancienne route sur un peu plus de 5 km :

  • 1,4 km du carrefour de l’Emion (où la D 42 quitte Blain) au carrefour de l’Anglechais au sud du bourg du Gâvre ;
  • 3,8 km entre le carrefour de la Genestrie au nord du bourg[26] et le carrefour avec la D 2[27], un peu avant le lieudit « La Gabie » (commune de Vay).

Si on admet qu’au moment de la création de la ville franche du Gâvre vers 1225, il ne s’agissait pas d’une route de 4e catégorie, comme actuellement, mais d’une partie de l’axe reliant Nantes à Rennes à l'époque gallo-romaine, la circulation doit avoir été suffisante pour préserver l’ancienne « voie romaine » d’une reprise par la végétation, même après la fin de l’Empire, notamment parce qu’à partir du Xème siècle, elle était parcourue par les pèlerins[18],[19]

Notes et références

  1. Carte IGN au 1/25 000 1221 SB Guémené-Penfao Nozay. Cette carte indique : « Croix des Quatre Contrées ».
  2. « La France littéraire, artistique, scientifique Volume 5 », Revue scientifique l'Université du Wisconsin - Madison Numérisé le :12 juin 2017,‎ , p731 p732 p733 p734 p735 (lire en ligne)
  3. « Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure », Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  4. « Vay. À pied ou à vélo hors des sentiers avec Pépites 44 », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  5. « Croix des Belles Contrées », sur Mapcarta (consulté le ).
  6. La route principale dans ce secteur est la D 42, qui relie Le Gâvre à Conquereuil en passant par Dastres (village de Guémené-Penfao), à quelques centaines de mètres à l'ouest de la croix des Quatre Contrées.
  7. Cette route est dépourvue de numéro. Au départ, au Gâvre même, elle porte le nom de « rue du Stade ».
  8. Quelques centaines de mètres au nord du carrefour, la route moderne (asphaltée) oblique vers le village de Dastres (Guémené-Penfao) tandis que le chemin ancien se prolonge sur un chemin de terre assez large.
  9. Voir ci-dessous, section La voie romaine.
  10. « Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure », Revue scientifique,‎ numérisé le :7 octobre 2009 (lire en ligne)
  11. Photographies sur un blog, Au pays de Guémené-Penfao.
  12. Tandis qu'en français, le -acus latin devient -é, -i, -y, perdant presque toujours la consonne -c-.
  13. « Rais » est une graphie ancienne, aujourd'hui écrite « Retz ».
  14. « La France littéraire », revue scientifique,‎ numérisé le :12 juin 2017, p. 731/735 (lire en ligne)
  15. Joseph Stany Gauthier, « Gilles de Rais », revue scientifique,‎ (lire en ligne)
  16. « Géographie historique et descriptive de la Loire-Inférieure », revue scientifique,‎ léon maître · 1893 (lire en ligne)
  17. « Redon & ses environs », revue scientifique,‎ jules desmars · 1869 (lire en ligne)
  18. a et b « 1-J VOIE DE RENNES A NANTES », sur voiesromaines35.e-monsite.com (consulté le )
  19. a et b « Voie Romaine », journal,‎ (lire en ligne)
  20. « Au pays des Namnètes Blain, Le Gavre », revue scientifique,‎ francis legouais · 1970 (lire en ligne)
  21. « Association Bretonne des Amis de St Jacques de Compostelle.» », pdf,‎ (lire en ligne)
  22. « Les forêts de la Gaule et de l'ancienne France - Krapo arboricole », pdr,‎ (lire en ligne)
  23. (en) « Circuit de la Fée Joyance by Office du Tourisme du Pays de Redon - Issuu », sur issuu.com (consulté le )
  24. « La forêt du Gâvre garde le souvenir des ducs de Bretagne », sur Le Telegramme, (consulté le )
  25. « SENTIER DES BELLES CONTREES: Autour du cheval France, Pays de la Loire », sur www.enpaysdelaloire.com (consulté le )
  26. Bizeul nomme cet endroit « Pont du Prince » ; le pont a été remplacé par une canalisation, permettant le passage d'un ruisseau affluent du Perche en contrebas du manoir de la Genestrie ; le nom « Pont du Prince » n'est pas connu par ailleurs.
  27. Cette route, qui traverse la forêt du Gâvre, relie La Meilleraye-de-Bretagne à Férel (Morbihan) en passant par Nozay, Vay et Plessé.

Articles connexes